2 ans après le rachat de VMware par Broadcom : bilan et alternatives

Deux ans après le rachat de VMware par Broadcom, dont il n’est pas peu dire qu’il a fait du bruit, faisons le point sur les conséquences de ce rachat, avec des chiffres réels et en restant factuel.

Premièrement, il est important de noter que Broadcom a cassé la tirelire pour s’offrir VMware : un joli chèque de 61 milliards en numéraire et le rachat de 8 milliards de dettes. Dans l’IT français, on a la tête qui tourne.

Cependant, Broadcom aime la rentabilité rapide et l’a prouvé en prenant des décisions permettant de réaliser une croissance post‑rachat à deux chiffres, ainsi qu’une augmentation de son action de 40% sur un an après le rachat.

On est donc très content pour Broadcom, si seulement cela ne mettait pas en difficulté nos bonnes entreprises françaises et européennes. Nous aurions pu imaginer ou espérer une augmentation tarifaire douce, permettant aux clients de migrer ou de ventiler différemment les budgets. Mais cela n’a pas été le cas :

Une hausse de 100 à 1050 % selon les clients, ça, c’est ce qu’on appelle de l’augmentation (ou de l’abus de position dominante). Des coûts multipliés par 8 à 15 et la rupture de la totalité des partenariats avec des intégrateurs locaux (dans un sens, on a envie de dire qu’il s’agit d’un beau retour de manivelle, en bonne et due forme).

Le plus difficile, avec les changements de modèles (arrêt du perpétuel, abonnements forcés, bundles opaques, etc.), c’est de s’y retrouver : 58 % des entreprises en France et en Europe n’ont même pas encore pu chiffrer précisément la hausse de leur facture.
Parmi celles qui ont réussi à faire un premier calcul, 78 % constatent déjà une augmentation… et, dans ce groupe, 19 % évaluent pour l’instant la hausse à plus de 100 %.

Bref : non seulement c’est flou, mais en plus, c’est cher. Une équation typiquement made in Broadcom.

On s’est donc dit que nous étions peut‑être mauvaise langue, et que notre souverainisme aigu nous avait fait oublier que tout cela était peut‑être lié à une augmentation de la masse salariale pour VMware. Eh bien, toujours pas : +3 000 licenciements annoncés chez VMware post‑rachat (on parle en réalité de près de la moitié des effectifs).

Conclusion: Que vous faut il de plus ?

Si on synthétise:

  • 800 à 1500 % d’augmentation sur les factures VMware
  • Insatisfaction déjà forte, encore augmentée de 2 points
  • Plus ou peu de partenaires et d’intégrateurs locaux
  • Plus ou beaucoup moins de proximité avec VMWare
  • Moins d’effectifs et donc diminution de la qualité du service VMWare

Chez nous, ça s’appelle faire du forcing, en sachant très bien que des entreprises, des intégrateurs et des collectivités vont rester sur le carreau.

Prenons un exemple concret observé pour une commune d’environ 30 000 habitants en France :

Exemple chiffré

Avant : 8 500 € tri‑annuel
→ soit environ 2 833 € par an

Après : 16 000 € annuels

Impact réel

On passe donc de 2 833 €/an à 16 000 €/an, soit une augmentation d’environ 465 % sur le coût annuel.

Pour une collectivité, avec un budget informatique déjà contraint, c’est tout simplement ingérable.

Broadcom a conscience de la position de leader de VMware sur le marché et passe en force, sachant pertinemment qu’un projet de migration de grandes infrastructures prend du temps et que le marché, en 2023, n’est pas outillé pour migrer autant d’infrastructures aussi vite.

On laisse faire ? Ou on trouve une alternative ?

Alternative: Libre ou propriétaire ?

Maintenant que nous avons défini de manière factuelle que Broadcom prend le marché, a fortiori européen, pour des lapins de 3 semaines et des moutons bien en rang, et que nous avons défini que les budgets I.T., surtout dans la période actuelle, ne sont pas élastiques, par où partir ?

Devons‑nous opter pour une solution propriétaire ou une solution libre ?

À partir de ce moment, et de cette question, nous ne pouvons plus rester objectifs. Ce qui suit dans cet article sera donc notre position de consultant.

Une solution propriétaire ?

Alors oui, si nous voulons reprendre les mêmes et recommencer, très bien. Mais aux mêmes actes, les mêmes conséquences : nourrir un nouveau futur géant — qu’il soit européen, chinois, américain ou indien — ne changera rien sur le long terme.
Et dans quelques années, nous réécrirons exactement le même article, simplement avec un autre acteur en position dominante.

Si vous voulez reprendre la maîtrise de vos coûts, de vos choix technologiques et de votre infrastructure, alors il n’y a qu’une seule option cohérente et durable : les solutions libres.

PROXMOX: Le libre sans compromis

Proxmox est une solution libre d’hypervision, sans conteste la plus populaire — et à raison. Elle dispose d’une communauté très active (récemment bien réveillée par Broadcom) et d’intégrations très larges :

VEEAM Backup, Nakivo Backup, Zabbix, ainsi que l’ensemble des grandes solutions de sauvegarde du marché, et propose une technologie permettant de faire de grandes économies et dont nous reviendrons bientôt ici : le conteneur LXC.

Proxmox propose aussi des solutions nativement intégrées :

  • Proxmox Backup Server (PBS): Un serveur de sauvegarde de vos VMs et conteneurs LXC permettant de réaliser des sauvegardes NFS, SMB, S3 et même sur bande.
  • Proxmox Mail Gateway: Permettant de bénéficier pour vos mails autohébergés d’un puissant antispam entrant et sortant.
  • Proxmox Datacenter Management: Le dernier né de la famille Proxmox, avec la possibilité de gérer l’ensemble de vos cluster Proxmox et serveurs Proxmox Backup Server d’une seule et unique interface, permettant même de réaliser des migrations sur des hôtes ne faisant pas partie du même cluster.

Niveau coût de licences, la solution libre démarre bien évidemment à 0€, et des plans de support permettant également de bénéficier de repositories plus stables commencent à 115 € / socket / an (pour le plan avec uniquement le repository Enterprise) et vont jusqu’à 1060 € / socket / an avec un support GTI 2 heures, support à distance, Datacenter Manager Enterprise, etc.

A cela, bien entendu, nous vous recommandons d’opter pour cette transition uniquement en consultant un expert Proxmox comme Dumez Conseils, qui pourra vous accompagner dans cette migration sans prendre de risques, en concevant un projet de A à Z tenant compte de vos besoins et de votre environnement technique, et en pouvant également former vos équipes internes ou en assurer le support.

Bien entendu, d’autres solutions existent, et nous laissons les sachant sur ces solutions vous en décrire les avantages et inconvénients, l’idée ici et de vous proposer une alternative, de plus économique fiable et performante.

Et maintenant ?

Pour nous, chaque incident, chaque crise, chaque échec de ce type est une opportunité de se remettre en question. Nous techniciens, Administrateurs, Ingénieur, Consultants et Intégrateurs.

Cette épilogue nous enseigne une chose: Nous ne devons plus faire la même erreur. Pour ces technologies comme pour les autres, pour cet éditeur comme pour les suivants. Cela vaut pour Microsoft, Adobe, VEEAM. Toutes ces solutions prennent aujourd’hui trop de place, dans les budgets et nous en sommes devenus bien trop dépendant.

Et si il était temps, chers collègues de voir notre métier autrement ? De passer d’intégrateur de solution, confortablement accroché aux solutions leaders du marché, mais que l’on ne maitrise pas réellement, en tout cas pas sur les budgets, pas sur les données, en clair, pas sur la souveraineté.

S’il étéait temps de passer de ces solutions à des solutions de proximités, plus proche de nous humainement, économiquement et de fait géographiquement ? S’il était temps d’opter pour des solutions majoritairement libre et de compléter ces solutions d’experts et de sachant pour leurs intégrations et leurs maintenances.

Peut-être que pour certaines de ces solutions, la rentabilité ne sera pas immédiate, mais si nous faisons le calcul: Microsoft, VMWare, VEEAM, Google. Si nous remplacions ce qui est possible par des solutions libre, n’aurions-nous pas plus de place dans nos budgets pour ce qui est rentable ? Pour les personnes, ingénieurs, consultants et administrateurs qui apportent de la valeur ajoutée et qui maintiennent nos infrastructures en conditions opérationnels et nos données en sécurité ?

Allez, vous vous laisse méditer la dessus et nous revenons très vite pour un nouvel article.

Votre auteur

Rémi DUMEZ

Consultant I.T & Fondateur

DUMEZ CONSEILS

remi@dumezconseils.com

Sources:

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